L’Afrique centrale accueille, dans ses eaux côtières et sur les plages de sables (site de ponte), des populations de tortues marines d’importance mondiales. 5 des 7 espèces de tortues marines pondent et se nourrissent le long des côtes Atlantiques de l’Afrique : la tortue imbriquée (CR sur la liste rouge de l’UICN), la tortue verte (EN sur la liste rouge de l’UICN), la tortue luth, la tortue olivâtre et la tortues Caouanne (toutes VU sur la liste rouge de l’UICN). Parmi les priorités de conservation à l’échelle mondiale : l’Afrique Centrale héberge le plus important site de ponte au monde pour la tortue luth et une population de tortue imbriquée génétiquement unique au Monde et dans une situation très préoccupante, avec une population relictuelle d’environ 50 femelles adultes qui pondent à Sao Tomé et Principe et qui se nourrissent sur les fonds coralliens le long des côtes de l’Afrique Continentale. Ces 5 espèces sont soumises à des pressions anthropiques très intenses.

Traditionnellement, les communautés côtières collectent les œufs et chassent les femelles en phase de ponte. A cette menace traditionnelle s’ajoutent des problématiques plus récentes liées notamment à une forte croissante démographique et un exode rural associé une urbanisation galopante et anarchique des zones côtières. A cela s’additionnent, l’exploitation des ressources naturelles (exploitation pétrolière) et la construction d’infrastructures portuaires, l’érosion côtière naturelle ou provoquée, le réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer qui mettent à mal les plages de pontes et la reproduction des tortues marines en Afrique centrale.

Depuis 2012, RASTOMA est actif dans six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, guinée équatoriale, RDC, Congo, Sao Tome et Principe) et soutient techniquement et financièrement 10 organisations de la société civile membres et acteurs de la conservation. L’objectif est de protéger les femelles en ponte et les œufs pour assurer la pérennité des sites de reproduction en d’Afrique centrale et globalement la survie des tortues marines. Ceci passe par la formation des chefs de projet et techniciens de terrains, la construction et la gestion des écloseries, les patrouilles des plages, l’éducation et la sensibilisation des communautés locales.