Rastoma organise une formation pour la société civile camerounaise

3 jours de formations théoriques et pratiques

La formation Rastoma s’est déroulée sur trois jours dans les locaux du Cerecoma à Kribi du 24 au 26 octobre 2016. 19 personnes ont participé à cette formation, notamment des membres des associations AMMCO, Kudu A Tube, Tube Awu, ACBM, ainsi que des représentants du CERECOMA et du MINFOF. Divers conférences et ateliers ont permis de développer des sujets théoriques et pratiques tels que la biologie générale et l’identification des tortues marines, la transplantation des nids, de sensibilisation environnementale et la mise en valeur des données collectées dans le cadre des suivis de tortues marines. Les formations ont été dispensées par des experts venus d’Afrique Centrale et d’Europe : Samuel Mbundu (RDC), Joana Hancock (Portugal), Jean Churley Manfoumbi (Gabon), et Alexandre Girard (France).

Déjà deux grandes réunions en Afrique Centrale en 2016

Il s’agit de la seconde formation organisée par le Rastoma en Afrique Centrale cette année. En juin dernier, le réseau avait déjà organisé à Sao Tomé un congrès sous-régional consacré à la conservation des tortues marines. Trente acteurs de la conservation des tortues marines en Afrique Centrale s’y étaient rassemblés. Lors de ce congrès, le réseau avait eu l’honneur d’accueillir Roderic Mast, le co-chairman du groupe de spécialistes des tortues marines de l’UICN. Il avait alors remis le diplôme d’honneur de la Société International des Tortues Marines à Hippolyto Lima, un ecogarde de Sao Tomé, pour son engagement remarquable dans la protection des tortues marines sur les plages de l’île de Sao Tomé.

Rastoma dote les projets de bagues d’identification

A Kribi, Rastoma a profité de la présence de plusieurs membres du réseau pour leur distribuer des bagues d’identification pour les tortues marines. Alexandre Girard, Président du Rastoma, a ainsi remis 3000 bagues d’identification à Eva Chauvet de l’ONG Rénatura (Congo-Brazzaville), 1000 bagues à Samuel Mbungu, Coordinateur de l’ONG ACODES (République Démocratique du Congo), et 500 bagues d’identification à Hyacinthe Agoni de l’ONG Kudu A Tube (Cameroun).

Protéger 5 espèces de tortues marines et leurs habitats naturels

Cinq espèces de tortues marines fréquentent les eaux côtières des pays d’Afrique centrale : la tortue luth, la tortue olivâtre, la tortue verte, la tortue imbriquée et la tortue caouanne. Ces tortues pondent la nuit sur les plages de sable du littoral atlantique et se nourrissent dans les eaux du plateau continental. Ces espèces, toutes classées sur le liste rouge des espèces menacées par l’UICN, font face à de nombreuses menaces en Afrique Centrale : le braconnage des femelles pendant la ponte, la collecte illégale des nids, les captures accidentelles par les pêcheries artisanales et industrielles, le développement côtier anarchique, etc. L’Afrique centrale est notamment une région remarquable pour les tortues luth et les tortues imbriquées. C’est ainsi que le littoral qui s’étend au Nord du Congo Brazzaville et au Sud du Gabon est le premier site de concentration de ponte de tortue luth au monde. Sao Tomé et principe hébergent aussi le dernier site de ponte significatif dans l’Atlantique Est pour les tortues imbriquées. Pour toutes ces raisons, la protection des tortues marines est essentielle dans la sous-région. C’est pourquoi des ONG et associations dépensent leur énergie sans compter afin de préserver les tortues marines et leurs habitats. Rastoma, le réseau des acteurs de la sauvegarde des tortues marines en Afrique Centrale, existe depuis 2012 pour soutenir les acteurs de la société civile afin d’aboutir au maintien des tortues marines dans leurs habitats naturels sur le long terme dans la sous-région. Le réseau a donc pour  première mission le renforcement des capacités : c’est dans cette dynamique que Rastoma a invité les acteurs de la société civile camerounaise pour cette formation.

L’ensemble de ces actions est rendu possible grâce au soutien financier du Programme Petites Initiatives (PPI) du Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) et avec l’appui technique de l’UICN PACO.